Les différents décrets relatifs à la défibrillation (décret n°2007-705 du 4 Mai 2007 et décret n°2018-1186 du 19 Décembre 2018) ont pour but de limiter le nombre de décès d’arrêt cardiaque en France. En effet, ces 2 textes de lois permettent la présence de défibrillateurs automatisés externes ainsi que leur utilisation par toute personne, même non-médecin. Dans cet article, retrouvez les réponses aux questions concernant ce sujet.
En France, chaque année, 50.000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Dans 70 % des cas, ces arrêts cardiaques surviennent devant des témoins. Malheureusement, dans la majorité des situations, ces témoins n’interviennent pas à cause d’un manque de connaissance des comportements à adopter. Dans les pays anglo-saxons et scandinaves, dans lesquels la présence de DAE est obligatoire depuis plusieurs années, le taux de survie des victimes d’arrêt cardiaque soudain se situe entre 20 et 40 %. En France, il est situé entre 3 et 4 %.
C’est pour combler ce retard et maximiser les chances de survie que le gouvernement français a décidé d’instaurer 2 décrets relatifs à la défibrillation : le décret n° 2007-705 et le décret n°2018-1186.
En France, tout le monde peut utiliser un DAE
Le décret n°2007-705 autorise depuis 2007, toute personne même non-médecin à utiliser un défibrillateur automatisé externe (DAE). Ainsi, si une personne voit une autre personne être inanimée ou en situation cardio-respiratoire, elle peut utiliser un défibrillateur automatisé externe sans être médecin, secouriste ou professionnel de santé.
Les DAE sont d’ailleurs conçus pour être utilisés par tous et sont relativement simples d’utilisation. Effectivement, leur fonctionnement permet de prendre en charge la victime de l’arrêt cardiaque en guidant le témoin-sauveteur lors des étapes de la défibrillation et du massage cardiaque. Ce décret est valable à la fois pour les défibrillateurs entièrement automatiques (DEA) et les défibrillateurs semi-automatiques (DSA) puisque ces deux types de défibrillateurs sont conformes aux réglementations relatives aux DAE.
Une fois mis en route, le DAE assistera le témoin sauveteur en lui indiquant comment et où poser les électrodes. L’appareil passera ensuite à une analyse du rythme cardiaque de la victime afin de déterminer si celle-ci mérite d’être défibrillée ou non. Si c’est le cas, le DAE délivrera alors un choc électrique à la victime pour réinitialiser son cœur. Si l’appareil utilisé est un DEA, alors il délivrera lui-même le choc électrique à la victime. En revanche, s’il s’agit d’un DSA, il préviendra l’utilisateur de la nécessité d’appuyer sur un bouton pour défibriller la victime.
Doit-on être formé.e à l’utilisation d’un DAE ?
Comme mentionné précédemment, les défibrillateurs automatisés externes sont conçus pour être utilisés par des personnes non-médecins. Ces DAE peuvent donc être utilisés sans formation, car les instructions vocales expliquent les différentes étapes de la prise en charge de la victime. Ainsi, tout témoin pourra intervenir pour sauver la vie d’une victime adulte ou d’une victime pédiatrique si des électrodes de défibrillation pédiatrique sont disponibles.
Cependant, l’utilisation du DAE seule ne permet pas de sauver des vies. Il faut qu’une réanimation cardio-pulmonaire soit effectuée en complément pour espérer sauver la victime. Cela signifie que même si le DAE peut être utilisé par tous, il est préférable que l’utilisateur ait pu recevoir une formation afin de prendre en charge efficacement la victime.
Par ailleurs, le gouvernement s’est fixé comme objectif de sensibiliser 80 % de la population aux gestes de secours tels que le massage cardiaque avant 2029. On estime que ce pourcentage de personnes sensibilisées permettrait de sauver 3.000 victimes d’arrêt cardiaque par an.
C’est pourquoi les élèves d’école, collège ou lycée sont aujourd’hui sensibilisés et formés afin de pouvoir sauver la vie des victimes d’arrêt cardiaque :
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A l’école, les enfants sont formés grâce au dispositif APS (Apprendre à porter secours) permettant une première sensibilisation éducative aux premiers secours. Cette formation a pour but de permettre à l’enfant de connaître le corps, de sensibiliser à la santé et à la sécurité et de porter secours par le biais de gestes simples.
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Au collège et lycée, les élèves peuvent être formés au PSC1 (Protection et Secours Civiques de niveau 1). Ce certificat de compétences de citoyen de sécurité civile permet ainsi aux collégiens et lycéens d’être formés aux premiers secours et ainsi pouvoir sauver des personnes en situation de détresse physique. Cette formation permet entre autres d’apprendre à utiliser un DAE lorsque cela est nécessaire.
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Les collégiens et lycéens non-formés au PSC1 pourront être sensibilisés aux gestes qui sauvent (appeler les secours, effectuer un massage cardiaque, défibriller…).
Les adultes peuvent également se former aux premiers secours notamment par le biais de la Protection Civile, de l’Association Nationale des Premiers Secours (ANPS), de la Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme (FFSS) ou de la Croix Rouge. Les formations peuvent être une sensibilisation de 2 heures aux gestes qui sauvent, le PSC1 ou encore la formation de SST (Sauveteur Secouriste du Travail). Ces différentes formations permettent aux apprenants d’acquérir le réflexe d’appeler les services de secours, de réaliser efficacement un massage cardiaque et de savoir utiliser un DAE.
Le statut de « citoyen sauveteur » permettant de protéger le témoin
Une loi a été promulguée le 3 Juillet 2020 visant à créer le statut de citoyen sauveteur, lutter contre l’arrêt cardiaque et sensibiliser aux gestes qui sauvent. Cette loi permet la création du statut de « citoyen sauveteur ». On considère alors comme « citoyen sauveteur » toute personne qui portera secours à une autre personne en situation de danger grave de manière bénévole. Ce statut concerne ainsi la pratique de la réanimation cardiopulmonaire (massage cardiaque), l’utilisation du DAE, ou n’importe quel autre texte de secours.
La création de ce statut a pour objectif de réduire la responsabilité du témoin sauveteur lors de la prise en charge de la victime. Il sera alors exonéré de toute responsabilité civile en cas de préjudice sur la victime suite à l’intervention (des côtes cassées par le massage cardiaque notamment). Cette exonération de responsabilité civile n’aura en revanche pas lieu en cas de faute intentionnelle ou caractérisée.)
Les défibrillateurs semi-automatiques Philips, des DAE adaptés aux non-médecins
Les défibrillateurs Philips HS1 et Philips FRx sont particulièrement adaptés à une utilisation par toute personne, même non-médecin. En effet, leurs instructions vocales très claires permettent à l’aide d’instructions vocales claires guidant le témoin tout au long de la prise en charge de la victime. Par ailleurs, le positionnement des électrodes est expliqué par un schéma facilement compréhensible présent sur la cartouche.
Les HS1 et FRx sont reconnus pour leur simplicité d’utilisation et le HS1 est d’ailleurs le seul DAE avec lequel peuvent s’équiper les particuliers aux Etats-Unis, ce qui prouve son intuitivité.