Les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de décès dans le monde, et la seconde en France. L’Organisation Mondiale de la Santé parle de 17.7 millions de décès par an dans le monde, liés à des pathologies cardiovasculaires, et de 150.000 morts par an en France. Pour désigner ces décès, on entend souvent parler de crise cardiaque. Ce terme est parfois utilisé comme un abus de langage pour regrouper les crises cardiaques et les arrêts cardiaques. Mais quelle est la différence entre ces 2 pathologies ? Quels sont leurs symptômes ? Nous vous expliquons tout dans cet article.
Comme mentionné précédemment, si le terme « crise cardiaque » est souvent utilisé pour désigner l’intégralité des décès liés à une pathologie cardio-vasculaire, il s’agit d’un abus de langage. La crise cardiaque et l’arrêt cardiaque sont bien deux choses différentes.
Qu’est-ce qu’une crise cardiaque ?
La crise cardiaque (également appelée infarctus du myocarde) est une pathologie d’origine artérielle, et plus précisément coronarienne. Avant de comprendre ce que provoque la crise cardiaque au niveau du cœur, il est important de rappeler le rôle des artères coronaires.
Notre corps possède deux artères coronaires : l’artère coronaire gauche, et l’artère coronaire droite qui naissent toutes les 2 à hauteur de l’aorte. Ces artères entourent le cœur afin de l’irriguer en sang. Ces artères sont appelées coronaires que leur position autour du cœur rappelle la forme d’une couronne.
Il est possible que ces artères se bouchent pour plusieurs raisons :
- Le tabagisme
- Le diabète
- L’hypertension artérielle
- Le cholestérol (à un taux élevé)
- L’obésité ou le surpoids
- Le manque d’activité physique
- La consommation d’alcool
- Etc.
D’autres facteurs de risques (mais non modifiables existent tels que l’âge ou les antécédents familiaux.
Parfois, les artères coronaires sont partiellement bouchées notamment chez le patient présentant un taux de cholestérol élevé. Dans ce cas de figure, des graisses peuvent s’accumuler dans les artères et provoquer une plaque sur leurs parois.
Il arrive qu’une plaque se détache et se déplace dans une des artères coronaires, ce qui provoque alors une obstruction à cause de la formation d’un caillot de sang autour de cette plaque. Lorsque cela arrive, le cœur est privé d’oxygène, et les cellules concernées commencent à se détruire peu à peu. C’est ce qu’on appelle une crise cardiaque (ou infarctus du myocarde) et il s’agit d’une situation d’extrême urgence.
Chaque année en France, 80.000 personnes en moyenne sont victimes d’un arrêt cardiaque, et 12.000 personnes en décèdent.
Quels sont les symptômes d’une crise cardiaque ?
La crise cardiaque peut être rapidement diagnostiquée grâce à ses symptômes qui sont très caractéristiques. Voici une liste non-exhaustive des principaux symptômes :
- Douleur aigue dans la poitrine, accompagnée d’un sentiment de resserrement de la poitrine, apparaissant au repos ou lors d’un effort
- Sensation d’oppression
- Douleur qui se diffuse dans le bras et la main gauche, puis se propage dans le cou, le dos et la mâchoire.
- Sensation de bras et mâchoire irradiés
- Malaise et vertiges
- Essoufflement
- Peau moite accompagnée de sueurs froides
- Vomissements et nausées
- Rythme cardiaque rapide ou irrégulier
- Anxiété soudaine et forte
- Fatigue et troubles du sommeil
- Agitation
- Perte de conscience
- Etc.
Il arrive aussi qu’une crise cardiaque arrive sans aucune douleur. Cela se manifeste souvent chez les femmes, les personnes diabétiques et les personnes âgées. L’infarctus pourra alors être détecté avec les malaises, l’essoufflement, la fatigue inhabituelle et des sensations dans le bras gauche.
Un infarctus peut survenir à tout moment et peut être soudain, ou se déclarer en quelques jours.
Quoiqu’il arrive, il est nécessaire d’appeler les secours dès l’apparition des premiers symptômes. Ces derniers sont présents pour une durée supérieure à 5 minutes, et le repos ne les fait pas disparaitre.
Qu’est-ce qu’un arrêt cardiaque ?
Contrairement à la crise cardiaque, l’arrêt cardiaque (on parle aussi d’arrêt cardio-respiratoire) n’est pas d’origine coronarienne. Ce dernier est lié à l’activité électrique du cœur. L’arrêt cardio-respiratoire est causé par un dysfonctionnement électrique au niveau du muscle cardiaque. Au lieu d’irriguer le corps et le cerveau en sang, le cœur bat de manière trop rapide ou irrégulière et peut même se mettre à trembler. Ce dysfonctionnement rythmique rend les contractions inefficaces et le cœur se fatigue inutilement.
Dans la majorité des cas (90% selon la Fédération Française de Cardiologie), l’arrêt cardiaque intervient suite à une cause cardio-vasculaire telle que l’infarctus du myocarde. La cause la plus fréquente est la fibrillation ventriculaire.
La fibrillation ventriculaire remplace les contraction rythmées et ordonnées du cœur par des contractions irrégulières et inefficaces, ce qui provoque l’arrêt cardiaque. La fibrillation ventriculaire est la cause la plus élevée de décès par arrêt cardiaque.
Cependant, d’autres causes peuvent provoquer l’arrêt cardiaque :
- Le patient a déjà subi une crise cardiaque antérieurement
- Le patient souffre d’insuffisance cardiaque (la fonction de pompe est insuffisante)
- Le patient a déjà subi un arrêt cardiaque antérieurement et y a survécu
- Des antécédents familiaux concernant l’arrêt cardiaque
- L’électrisation
- La noyade
- L’overdose
- L’hypothermie
- Etc.
Chaque année en France, environ 40.000 personnes décèdent suite à un arrêt cardiaque.
Quels sont les symptômes d’un arrêt cardiaque ?
Plusieurs signes avant-coureurs peuvent permettre de détecter un arrêt cardio-respiratoire :
- La victime perd connaissance, s’écroule et aucune réaction n’est faite de sa part lorsque le témoin la stimule ou lui parle.
- La victime a du mal à respirer ou ne respire plus. Ses mouvements de respiration sont lents, bruyants et inefficaces.
L’arrêt cardiaque peut également être accompagné de symptômes tels que :
-
Une douleur aigue prolongée dans la cage thoracique et/ou le bras dans les heures ou les jours précédents. La victime a une sensation d’écrasement et d’oppression dans la poitrine. (Arrêt cardiaque dû à un infarctus du myocarde).
-
Malaise
-
Palpitations
-
Etc.
Comme la crise cardiaque, il se peut que l’arrêt cardio-respiratoire intervienne sans signes précurseurs.
L’utilisation d’un DAE et le massage cardiaque efficaces contre un arrêt cardiaque
Lorsqu’un arrêt cardiaque intervient, le respect de la chaîne de survie permet d’apporter des chances de survie supplémentaires à la victime. Cette chaîne de survie est composée de 3 étapes :
- Alerter les secours
- Effectuer une Réanimation Cardio-Pulmonaire (RCP, également appelée massage cardiaque)
- Utiliser un défibrillateur sur la victime de l’arrêt cardiaque
Il faut garder à l’esprit que seulement la combinaison de ces 3 gestes de secours peut permettre à la victime d’espérer sans sortir.
Les défibrillateurs Philips disposent d’une aide à la RCP permettant d’accompagner le témoin sauveteur dans le processus de réanimation de la victime. Le DAE va alors analyser le rythme cardiaque de la victime (à l’aide des électrodes), tout en guidant l’utilisateur dans le massage cardiaque à l’aide d’instructions vocales claires. Enfin si le DAE juge après analyse du rythme cardiaque que la victime nécessite la réception d’un choc électrique pour rétablir l’activité électrique de son cœur, il en avertira le témoin-sauveteur.
Cette fonction de guidage de l’utilisateur permet ainsi à toute personne, même non médecin de pouvoir intervenir en cas d’arrêt cardio-respiratoire d’une autre personne. Une vraie avancée dans la lutte contre les décès liés à un arrêt cardiaque.